Hier s’est tenue la première journée DataCulture organisée par le Département des programmes numériques du Ministère de la Culture et de la Communication à l’Institut National d’Histoire de l’Art. Habib Guergachi et moi même y sommes intervenus pour présenter le service Mérimée et énoncer quelques recommandations stratégiques volontairement provocatrices.
Mérimée est un service mobile composé de trois applications : iPhone, Web et Facebook. Développée dans le cadre de l’initiative DataConnexions d’Etalab, le service vise à libérer et promouvoir au public les monuments historiques du patrimoine architectural Français. La source de nos données est la base éponyme disponible sur data.gouv.fr, elle recense les quelques 43720 notices des monuments classés ou inscrits au titre des monuments historiques de la médiathèque de l’architcture et du patrimoine. Nous enrichissons la découverte géolocalisée du patrimoine en agrégeant les photos issues du concours Wiki Loves Monuments pour la France et les articles Wikipedia des monuments concernés tout en proposant des fonctions communautaires. Nous nous inscrivons pleinement dans la démarche OpenData puisque le fruit de notre travail est exposé à travers un API consultable gratuitement par de potentiels ré-utilisateurs.
La matinée fut ponctuée entre autre des interventions de différents acteurs : Camille Domange a présenté le rapport Data Culture, des producteurs de données comme Arnaud Beaufort pour la nouvelle plateforme data.bnf.fr et Jean-Daniel Pariset pour les bases de données Mérimée et Palissy. Nous même, des ré-utilisateurs avec Mérimée et Natacha et Sacha Quester-Séméon pour CultureClic. Enfin, Henri Verdier directeur d’Etalab a présenté la feuille de route gouvernementale pour la modernisation de l’action publique.
L’intervention controverse d’Habib sur les stratégies d’ouverture des données publiques peut se resumer de la manière suivante : Producteurs institutionnels de données, préférez vous concentrer sur la qualification et l’ouverture de données stratégiques que sur leur représentation. Abaissez les barrières à l’entrée pour les ré-utilisateurs, catalysez leur appropriation par des communautés d’intérêts qui les valoriseront et en produiront des représentations. La diversité et la qualité de ces dernières sera bien supérieure à ce que les appels d’offres de marchés publics seront en mesure de concrétiser. L’exemple de la BNF et sa nouvelle plateforme montre que l’ouverture des données et leur representation ne sont pas exclusives. Néanmoins notre recommandation semble d’autant plus pertinente qu’en période de rigueur budgétaire, il apparait préférable de concentrer son effort sur les données et de crowdsourcer leurs représentations à ceux qui en ont l’expertise et/ou qui sauront y voir des opportunités.